vendredi 5 avril 2013

Interview avec The Sacramento Bee.

SAN FRANCISCO - Rencontrer Kristen Stewart c'est vouloir la défendre. 

Jeune de 22 ans, elle est pratiquement toujours une enfant. Ses traits semblent encore plus délicats que sur ​​l'écran, et elle est dépourvue de vantardise, en dépit de la veste en cuir noir qu'elle porte pour une interview sur "Sur la Route". Le film adapte le roman classique de 1957 de Jack Kerouac suivant les sensations - et la recherche de vérité de Kerouac et de ses potes après-guerre non-conformistes de la Beat Generation. 

Stewart est enthousiaste, consciencieuse même, en discutant de son personnage, Marylou - fictif remplaçant Lu Anne Henderson, la femme adolescente de la muse de Kerouac, Neal Cassady - dans "Sur la Route," lequel entame aujourd'hui une sortie de trois jours au cinéma Crest Theatre de Sacramento et est disponible en vidéo à la demande. 

"Elle était vraiment une part égale" des voyages qui ont inspiré le roman de Kerouac, dit-elle d'Henderson. "Elle était comme une partenaire formidable pour (Cassady). Elle était son homologue dans ce genre de vie de dingue." 

Stewart a rejoint le projet à 17 ans, après sa rencontre avec le réalisateur Walter Salles ("The Motorcycle Diaries") pour discuter de Marylou. Elle avait lu le roman à 15 ans. Son histoire de jeunes personnes curieuses trouvant des âmes sœurs lui a parlée, dit Stewart. 

"Ce que j'ai aimée du livre c'est qu'(il raconte) un âge où vous avez en quelque sorte à lever les yeux et choisir votre entourage," a t-elle dit. "Vous arrivez à trouver ces gens qui vous heurtent et vous font aussi prendre conscience de ces choses sur vous-même qui vous choquent et vous surprennent également." 

Pendant qu'elle parle de ce passionnant projet, Stewart ne semble jamais renfrognée, maussade ou triste, comme elle peut l'être dans des interviews télévisées. Il est difficile de rapprocher cette jeune femme agréable de celle Lohanèsque (ndt: référence à Lindsay Lohan) qui s'attire les foudres sur la blogosphère, même si sa réputation n'est pas d'être une fêtarde excessive ou d'une pleurnicheuse dans les salles d'audiences. 

Mais elle a été la vedette des cinq films "Twilight", qui ont fait plus de 3 milliards de dollars au box-office dans le monde entier et ont inspirés un fandom de battre un tout autre record, celui de l'obsession de ses stars. 

Examen minutieux et critique sont devenus inévitables, et rarement une star de cinéma a été moins adapté pour cela. Stewart semble vraiment mal à l'aise sous les projecteurs. Lorsque l'attention est centrée sur elle, ça commence à empiéter sur sa vie personnelle, elle ne peut pas faire semblant d'être OK avec ça, dit-elle. 

"Je ne courberai jamais l'échine" aux intrusions des médias, déclare t'elle. Mais elle sourit en le disant. Et elle va bien en faisant la promo "quand cela est logique - quand il y a le contexte," dit-elle. "Je n'ai aucun problème sur le fait d'être assise ici et de parler de 'Sur la Route,' ou de Walter (Salles) ou de 'Twilight'." 

Mais juste au cas-où, elle a pour l'interview d'aujourd'hui une paire de lunettes écaillée style Allen Ginsberg (lun. Elles ne sont pas sur ordonnance, Stewart a reconnu, souriante et un peu décontenancée.  

"Elles sont juste une sorte de couche supplémentaire, pour quand vous vous sentez fatiguée," dit-elle. "J'envie les gens qui en ont véritablement besoin, parce que je ne veux pas qu'on pense que je suis une crâneuse ou quelque chose comme ça. C'est juste une couche supplémentaire de 'hors de ma vue.'" 

En tant que petite rebelle quotidienne, Stewart peut s'identifier à Kerouac, Cassady, Ginsberg et surtout à Henderson, la représentante féminine dans le roman et le film du sexe, de la drogue et de la philosophie jazz-baby-jazz de la Beat generation. 

Stewart a soigneusement étudiée la vie de son personnage, en écoutant des enregistrements d'Henderson et en rencontrant la fille d'Henderson. Stewart a dit qu'elle aimerait écarter toute idée sur le fait qu'Henderson fut une figure vulnérable dans le club des garçons Beat. Elle était tout aussi sexuellement aventureuse et engagée envers les poursuites de contre-culture (ndt: mouvement culturel contestataire) que le célèbre vorace Cassady (romancé comme Dean Moriarty et joué par Garrett Hedlund dans le film). 

"Je ne voulais pas être juste l'ambiance," a dit Stewart de la recherche sur son personnage. Ça a toujours été, 'Que recevait t'elle? A quoi a t'elle renoncer? Que lui a t'on pris?' Et je dois dire qu'après avoir appris à connaître sa fille et écoutée ces enregistrements... il n'y avait rien que vous auriez pu lui prendre. Elle vous l'aurait offert, et elle recevait tellement en retour." 

Henderson était "en avance sur son temps de 20 ou 30 ans," a déclaré le réalisateur Salles, à San Francisco avec Stewart. 

Pourtant certaines fascinations sont intemporelles, et des milliers de jeunes fans de Stewart qui n'ont jamais entendu parler de Kerouac en arriveront sans doute à "Sur la Route" en tapant sur google "Kristen Stewart nue." 

Jouer une libertine exubérante signifie que les vêtements sont enlevés. "Il n'y a pas beaucoup de scripts ou de projets que vous rencontrerez et qui disent: 'Ça ne peut pas se faire sans elle,'" dit Stewart. Rester habiller dans les scènes en question "aurait été vraiment malhonnête et effrayant. Tout dans ('Sur la Route') doit être sans vergogne et incroyablement impulsif, et il doit célébrer la vie par tous les moyens, et ce n'est pas en vous couvrant." 

Salles dit que le jeu de Stewart pousse également les frontières. 

"Elle est sans cesse entrain d'essayer d'atteindre la meilleure performance qu'elle puisse donner, pour chaque scène, et c'est quelque chose que je trouve admirable," a déclaré Salles. 

Salles a rencontré Stewart via deux amis - le réalisateur Alejandro González Iñárritu et le compositeur de film Gustavo Santaolalla - qui n'ont pas tarit d'éloges à son sujet après une première projection d'Into the Wild de Sean Penn en 2007. Dans "Into the Wild", Stewart joue une adolescente qui a une liaison avec le vagabond Emile Hirsch. 

"J'ai entièrement compris pourquoi ils avaient été si touché par elle, parce qu'il y a quelque chose de complètement magnétique dans le jeu de Kristen dans 'Into the Wild,'" dit Salles. 

Salles avait casté Stewart pour le rôle Marylou à l'époque, mais il a fallu des années pour obtenir le financement pour "Sur la Route," le tournage qui avait traversé Montréal, la Nouvelle Orléans, San Francisco et le delta San Joaquin-Sacramento essayant de capturer les voyages de ses personnages beat.  

Stewart a déclarée qu'elle apprécie maintenant le délai (ndt: qu'il y a eu entre le début du projet et le tournage), car elle n'était pas prête à 17 ou 18 ans pour les aspects plus racés du rôle. Alors que le projet était en veilleuse, Stewart est devenu un nom familier avec les films "Twilight" et a également montré son éventail de jeu en jouant la rockeuse vivante Joan Jett dans "The Runaways". 

"Son travail dans le cinéma indépendant est fortement conduit par des personnages qui entrent dans des territoires inexplorés et passent outre les limites qui ne sont pas immédiatement acceptable pour la culture de l'époque," a déclaré Salles. 

La dynamique et ensoleillée Marylou de Stewart offre un saisissant contrepoint visuel et philosophique de Bella, son héroïne de "Twilight" brune et pâle vierge-jusqu'au-mariage et humaine-devenant-vampire du Nord-Ouest Pacifique. Mais aucun rôle de Stewart est une réaction à un autre, dit-elle. 

"Je suis attirée très naturellement et très intuitivement vers tout ce que j'ai fait, y compris mes films commerciaux," a t-elle dit. "Je pense que c'est la même chose pour ces personnages (de 'Sur la route') et ces personnes qui ont inspiré ces personnages. Ils n'essayaient pas de faire nécessairement une déclaration. A un moment il est évident qu'ils ont vu que ce qu'ils faisaient était une déclaration. Mais initialement, ils ont juste été qui ils étaient." 

La personnalité de Stewart est toujours en phase de développement, comme c'est le cas pour n'importe qui dans ses 20 ans. 

Avec les films "Twilight", et après tant de focalisation sur une vie privée aussi inextricablement liée à celle de la franchise, Stewart semble être entrée dans un nouveau chapitre. 

Ou du moins, elle pourrait l'être. Stewart ne courbera l'échine devant aucun récit sur elle-même. 

"Je suppose que si je sors de ma propre vie et la regarde, je pourrais mettre un signet, 'Oh, c'est un bon moment pour mettre le chapitre 3,'" dit-elle. "Mais quand vous êtes en train de la vivre, non. Je ne fais pas les choses pour les impacts qu'elles donneront. Je n'ai jamais été capable de sortir de ma carrière, ou surtout de ma vie - et vous ne devez jamais, jamais inverser les deux - et la (ndt: la vie) façonner comme si c'était cette chose malléable."

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